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A la découverte de : LA Vitréenne FC

20mars

Article rédigé par Ballon ronds sur l'histoire de la Vitréenne FC. Avec en bonus les mots de Jean-Pierre Gautier ainsi que Joël Cloarec + Interview avec Arthur Rissel et Élise Baron.

A la découverte de : LA Vitréenne FC

  Ayant grandi à Vitré, je ne pouvais inaugurer ce blog qu’avec un article sur l’un des deux clubs de ma ville. Et si ces dernières années c'est plutôt l’AS Vitré qui a fait parler d'elle, il ne faut pas oublier que la ville compte deux clubs de football. J’ai eu la chance de rencontrer le trésorier et ex-président intérimaire du club, Jean-Pierre Gautier, ainsi que le manager général et ancien joueur pro, Joël Cloarec.

Jean-Pierre Gautier, présent au club depuis 1980 et trésorier depuis 1984, raconte la fondation du club en 1973 par Christian Thomas et Yves Helbert : "Ce sont des joueurs qui sont partis pour des raisons diverses de l'AS Vitré à l'époque, qui était le seul club à Vitré, et qui ont décidé de créer une autre asso de football. Ils ont décidé de se rattacher à une autre asso : La Vitréenne, qui était un club omnisport centenaire (fondé en 1891, NDLR). Ils ont pris le nom, les couleurs rouges et noirs, qui étaient les couleurs de toutes les sections de La Vitréenne à l’époque. C’étaient des joueurs d’un bon niveau qui sont partis de l’AS Vitré, donc automatiquement les premières années ont été des accessions successives." En effet, le club débute en 5ème division de district en 1973 et ne fait que monter pour arriver en Promotion d'Honneur en 1978 (l'actuelle Départementale 1).

De Betton à Monaco 

Par la suite, le club stagne pendant plusieurs années, naviguant entre DRH (actuel Régional 3) et PH, jusqu'en 1993, année où La Vitréenne FC obtient sa toute première montée en DSR (actuel Régional 2). Le début d'une grande période. Jean-Pierre Gautier se souvient d'une de ces accessions : "L’année de la montée en DRH (1992, NDLR), on a été gagner à Betton sur le dernier match. Les deux clubs jouaient la montée, ils étaient devant nous. On s’est déplacé avec deux cars et on leur met un 6 – 1. C’était un bon souvenir." Mais lorsque l'on lui pose la question sur le match le plus marquant, il n'y a aucun débat : "Tout le monde vous dira que c’est le fameux 32ème de Monaco où on était le Petit poucet et on tire la meilleure équipe de D1 à l’époque. Ça avait fait parler dans la presse. A l’époque on était qu’en DSR (8ème division, actuel Régional 3, NDLR), une équipe avec un gros noyau de la région, une grosse bande de copains qui avait un bon niveau." Ce premier 32ème de finale de Coupe de France de l'histoire du club, qui en connaîtra trois autres par la suite, reste la grande aventure, le nombre de références à cette rencontre dans le foyer du club en est témoin : poster, feuille du match, photos. Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on peut jouer contre l'AS Monaco de Jean-Luc Ettori, avec sur le terrain ce soir-là Eric Di Meco, Lilian Thuram, Claude Puel, Youri Djorkaeff et Emmanuel Petit pour ne citer qu'eux. Et ce n'est pas la défaite cinq à zéro qui pourra assombrir ce moment. 

Le groupe de l'époque reste encore aujourd'hui l'équipe emblématique du club. Elle a enchaîné les succès, notamment la victoire en Coupe de Bretagne en 1997 face à l'AS Lanester (triomphe 2 - 1 à domicile, au Stade municipal de Vitré) : "Suite à ça, il y a eu des accessions, on a gagné la Coupe de Bretagne, on a fait le 32ème contre Lorient, pratiquement avec la même équipe. Pour moi c’est la meilleure équipe qu’on ait eu à La Vitréenne. Avec malheureusement les deux figures emblématiques de cette époque : Mickaël Granger et Didier Viel, qui sont tous les deux décédés. C’était deux attaquants, les deux forces du club. Ce qui faisait la force de cette équipe c’était aussi le côté local, les joueurs venant des patelins d’à côté. Tous les joueurs étaient issus du coin, c’était une équipe du Pays de Vitré."

La période est aussi marquée par la présidence de Pierrick Bernard-Hervé, dit Wallis, ancien joueur et entraîneur du club et président de 1992 à 2012, grand artisan de la réussite du club, de par la fondation de l'école de foot avec M. Crochet. "C'est lui qui m'a fait entrer au club, explique Jean-Pierre Gautier, je lui dois tout. C'est un mentor et un ami. Il était omniprésent au club, une sorte de Guy Roux." Aujourd'hui Pierrick Bernard-Hervé occupe un poste à la Ligue de Bretagne. "En présidents marquants, il faut aussi citer Michel Foureau, présent pendant les années CFA et qui a beaucoup apporté sur le plan relationnel et financier. Et aussi Nicolas Tiriau, président pendant dix ans, qui a permis au club de se redresser financièrement et structurellement après la relégation de CFA." 

Vitré, place forte du football en Bretagne

A ce moment, on n'arrête plus les Vitréens : accession en CFA 2 (actuel National 3) en 1999, puis une première fois en CFA (actuel National 2) en 2001. Mais le club n'y restera qu'une saison, avant de revenir en 2007, cette fois pour s'y installer et même jouer la montée ! Mais quand on demande au trésorier si la 3ème division était un objectif à l'époque, sa réponse est catégorique : "Pas du tout. Mais on n'est pas passé loin, on s’est même pris au jeu : une année on échoue à un point. A cette époque là l’entraîneur c’était Oswald Tanchot, qui est passé entraîneur pro après (au Havre AC ainsi qu'à l'Amiens SC en Ligue 2, NDLR). On n’aurait jamais refusé la montée, même si avec le recul je pense que ça aurait été un cadeau empoisonné puisque financièrement, comme il y avait déjà deux clubs à Vitré, c’était compliqué. Donc je ne pense pas que sur la durée ça aurait été vivable. En plus il faut avoir les infrastructures sur place ! Un stade de 3 000 personnes, ça aurait fait engager beaucoup de paramètres qui font que ça aurait été compliqué." En effet, au même moment, l'AS Vitré est aussi en CFA ou CFA 2. Si cela démontre un très bon niveau dans la ville, ce n'est pas sans problèmes. Une fusion des deux clubs aurait pu alors être une solution. "Ça c’est le fameux serpent de mer qui ressurgit de temps en temps, réagit Jean-Pierre Gautier. Il y a eu des projets, des rapprochements, mais ça ne s’est jamais vraiment concrétisé. Chacun a son identité. Et puis il y avait deux clubs, et les deux se tiraient la bourre, ce qui est une très bonne chose d’ailleurs. A l’époque où les deux clubs étaient en CFA, c’était d’un gros niveau sur Vitré ! Mais deux clubs de CFA à Vitré, financièrement pour la ville, pour les locaux, les entreprises c’est compliqué. M. Méhaignerie (maire de Vitré de 1977 à 2020, NDLR) n’a jamais forcé la fusion, il voulait qu’on se rapproche mais ça s’est arrêté là." Ainsi, après cinq saisons dont deux à passer tout prêt de l'accession en National, le club rencontre des difficultés financières et est relégué d'abord en 5ème division au terme de la saison 2011-2012, puis administrativement en 8ème division au terme de la saison 2013-2014.

Formation et ambitions

Depuis le club est en Régional 2, mais affiche toujours des ambitions, bien qu'en lutte pour le maintien cette saison, selon le trésorier : "Retrouver le haut niveau régional. Déjà la R1, même si pour cette année c’est compliqué. En plus avec la réforme des championnats, ça va resserrer les groupes de R1 de diminuer les groupes de N3. Mais déjà, minimum retrouver le haut niveau régional. Cette année l’objectif est de rester en R2, mais une équipe qui ne se met pas des objectifs de montée va vivoter toute l’année. D’ailleurs la montée était l’objectif cette année, mais il y a eu des impondérables, des blessures et un changement d’entraîneur." Le projet de La Vitréenne passe aussi par la formation des jeunes : "Aujourd’hui le projet de La Vitréenne c’est de développer les jeunes pour qu’à terme ils intègrent nos équipes fanions, puisqu’on est sur un niveau moyen de Ligue aujourd’hui, explique Joël Cloarec. L’objectif c’est de retrouver le premier niveau de ligue dans un premier temps, donc la R1. Pour cela il faut développer nos jeunes sur des gros niveaux de district voire sur des niveaux de ligue. Tout cela est en cours dans un projet où on s’aperçoit qu’entre Argentré, La Guerche, Châteaubourg, l’AS Vitré, on est dans un domaine de plus en plus concurrentiel. A nous d’affirmer nos points forts, c’est pour cela que je travaille en collaboration avec notre coordinateur sportif, Gilbert Boisramé, sur l’animation et la construction de tous ces organigrammes, que ce soient des éducateurs, des dirigeants, des bénévoles, des arbitres, il y a un gros travail de fond."

Chaque chose en son temps donc, mais de toute manière le club est bien implanté dans le paysage régional et vitréen. "C’est un club populaire, familial, avec une très bonne école de foot. Il faut savoir que l’on est quand même 460 licenciés en tout, ce qui nous place dans les 50 meilleurs clubs bretons. Sachant qu’il y en a 600 à l’AS Vitré donc ça fait plus de 1 000 licenciés sur le pays de Vitré. On met en avant les valeurs de camaraderie et une bonne ambiance. Il y a des bénévoles qui suivent beaucoup, on est un club populaire." Ce nombre de licenciés est aussi un aspect que Joël Cloarec évoque : "460 licenciés ce n’est pas rien pour un club comme le nôtre, avec un seul salarié mais de nombreux bénévoles, de nombreux joueurs et dirigeants investis."

Un club précurseur dans le foot féminin

Et avec une section féminine dont le club peut être fier ! "C’est une des choses qu’on a réussi à faire de très bien. On est parmi les premiers à en créer dans la région. Les autres s’y sont mis bien après nous. On est monté d’un bon niveau d’un seul coup, parce que l’on s’est retrouvé avec des bonnes joueuses. Après ça, il y a eu une petite stagnation, on est redescendu et puis on est reparti avec une école de foot et maintenant on a quand même plus de 100 licenciés en fille. On a une équipe en R2 qui est toujours en Coupe de Bretagne.  Donc oui, on a un bon niveau avec les filles, dans toutes les catégories." Joël Cloarec insiste sur la réussite des équipes féminines : "Il faut aussi s’enorgueillir de cette structure féminine qui marche très bien, on est un des seuls clubs du département à proposer tous les niveaux de catégorie. Je voudrais vraiment insister sur le côté féminin, qui a été un vrai choix de La Vitréenne en 2012 de s’engager dans le football féminin." Comme pour l'équipe masculine, les ambitions sont là mais il ne faut pas se précipiter. Ainsi, lorsqu'on évoque l'exemple de l'US Saint-Malo à peut-être prendre comme modèle, Jean-Pierre Gautier réagit : a fait des années que Saint-Malo est installé dans le foot féminin. Déjà on est en R2, on peut monter en R1 et après ça, il faut voir. Les montées ne se refusent jamais, après c’est une question de budget, d’organisation. Et il ne faut pas que les équipes premières priment sur tout le reste."

On retrouve donc en ligne de mire cette saison, la montée et potentiellement la Coupe de Bretagne pour l'équipe féminine et le maintien pour l'équipe masculine. Car même si au moment de l'interview La Vitréenne était encore engagée en huitième de finale de Coupe de Bretagne (défaite 4 - 0 face au Auray FC), la principale mission est évidente pour Jean-Pierre Gautier : "Il faut être clair, l’objectif c’est le maintien. La Coupe de Bretagne financièrement ça ne nous rapporte rien, à part peut-être une grosse affiche à Vitré, comme un derby. La Coupe de Bretagne, on l’a gagné une fois, c’est un très bon souvenir, parce qu’en plus on la gagne à Vitré. Mais là, il est clair que ce n’est pas l’objectif de la saison, vu le classement en championnat."

En tout cas on espère revoir La Vitréenne monter les échelons, rattraper l'AS Vitré, actuellement en National 3, pour nous faire vivre de nouveaux derbys vitréens et pourquoi pas retrouver les 32èmes de finale de Coupe de France face à une grande écurie de Ligue 1 ! 

Un énorme merci à Jean-Pierre Gautier et Joël Cloarec (une interview complète est à venir) pour m'avoir accordé cet entretien et m'avoir fourni les archives et photographies nécessaires à l'article. 

 

EN PLUS : L'interview d'Élise Baron et Arthur Rissel, joueuse et joueur de La Vitréenne FC : 

 

 

Pouvez-vous vous présentez ? 

Arthur Rissel : Je m'appelle Arthur Rissel, 24 ans et je suis au club depuis mes 6 ans. J'habite Vitré. Au niveau professionnel, je suis masseur-kinésithérapeute à Vitré depuis juillet 2022.

Élise Baron : Je m'appelle Élise Baron, j'ai 20 ans et je suis à La Vitréenne depuis 12 ans.

 

A quel poste jouez-vous ? 

A.R. : J'aime bien jouer en 6, 8 ou 10 mais je préfère 8 en milieu relayeur

E.B. : Défenseure

 

Quelles sont vos qualités et vos défauts sur un terrain ? 

A.R. : Je pense être plutôt technique et avoir une bonne vision du jeu. En revanche, ce qui est sûr, c'est que je ne sais pas défendre. 

E.B. : Mes qualités sont la vitesse, la lecture du jeu, j'encourage beaucoup mon équipe et je sais rester calme. Mes défauts sont le jeu de tête et pour le reste, il faudra demander à mon coach ! 

 

Quel est votre parcours dans le football et qu'est-ce qui vous a amené dans ce club ? 

A.R. : Je suis au club depuis l'âge de 6 ans. J'ai fait un petit tour à l'AS Vitré de mes 15 à mes 17 ans. Ensuite, j'ai fait une "escale" de quatre ans en Espagne pour mes études de kiné, puis je suis revenu au club. Cette année, ce doit être ma douzième saison au club de La Vitréenne je pense. 

E.B. : J'ai commencé le foot à 9 ans avec les garçons au club de la Chapelle-Erbrée, qui s'appelle aujourd'hui la Haute-Vilaine FC. J'y suis resté deux ans, puis je suis allée à la Vitréenne FC car il y avait une équipe féminine. 

 

Que pouvez-vous nous dire sur ce club ? 

A.R. : C'est un club familial, dynamique et avec des valeurs qui sont les miennes. 

E.B. : C'est un bon club qui est très convivial et familial. Il y règne une bonne ambiance à travers les équipes féminines et masculines.

 

Quels sont vos objectifs en club ? 

A.R. : J'aimerais bien que l'on monte en Régional 1, à condition de se maintenir déjà cette saison en Régional 2, puisque l'on joue le maintien. 

E.B. : Mon objectif premier est de progresser, rester la meilleure défenseure de l'équipe et de jouer au plus haut niveau !

 

Quel est le meilleur souvenir de football que vous ayez ? 

A.R. : Les meilleurs souvenirs, je les ai lors des mois de juin, chaque année quand on fait des tournois avec mes potes. L'été dernier, pendant un tournoi à Servon-sur-Vilaine il me semble, nous n'avions pas la meilleure équipe sur le papier. Mais on arrive à remporter le tournoi en gagnant tous les matchs à élimination directe au pénalties. 

E.B. : J'en ai plusieurs : quand j'étais plus jeune, j'ai été prise pour faire une détection avec le district. J'ai aussi été ramasseuse de balle lors du match France - Canada féminin, à Rennes. J'ai été faire le mondial pupille deux fois où j'ai joué contre des grandes équipes. Et je pense que notre parcours en Coupe de Bretagne cette saison sera un bon souvenir également. 

 

Êtes-vous Breton(ne) ? Si oui, d'où êtes-vous originaire et si un jour vous aviez l'occasion de jouer pour l'équipe de Bretagne, le feriez-vous ? 

A.R. : Oui, je suis Breton. Si j'avais l'occasion je ne pense pas que j'irai. On a déjà suffisamment de matchs dans l'année. 

E.B. : Oui, je suis originaire de la Chapelle-Erbrée, une petite commune près de Vitré. Et si j'ai l'occasion, oui avec grand plaisir ! 

 

Si vous pouviez signer dans n'importe quel club pro ou semi-pro en France lequel serait-ce ? Et à l'étranger ? 

A.R. : En France, je dirai le Stade rennais parce que je suis supporter depuis tout petit. Et à l'étranger ce serait le FC Barcelone.

E.B. : En France ce serait l'Olympique lyonnais. Et à l'étranger ce serait au FC Barcelone ou au Bayern Munich. 

 

Quelles sont vos idoles dans le monde du football ?  

A.R. : Je ne vais pas être original, mais je suis fan de Messi. Le meilleur selon moi. 

E.B. : Je suis une grande fan de Wendie Renard. J'aime aussi Eugénie Le Sommer et Eduardo Camavinga. 

 
Un grand merci à Élise Baron et Arthur Rissel d'avoir accepté de répondre aux questions. 
 
 
Source : https://ballonsronds.blogspot.com
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