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Entretien avec Joël Cloarec

05avril

Entretien de Joël Cloarec écrit par "Ils ont des ballons ronds"

Entretien avec Joël Cloarec

C'est avec Joël Cloarec que je suis heureux d'inaugurer la rubrique sur les anciens joueurs bretons. L'ancien attaquant breton, aujourd'hui manager général à La Vitréenne évoque sa carrière de joueur professionnel, sa vision du football actuel et nous livre son onze type.

 

Quel est votre parcours dans le football ?

Je n'ai joué en club qu'à partir de l'âge de 13 ans aux "Coucous" de La Forêt Fouesnant. Puis à 16 ans et demi, de 1983 à 1986, aux "Thoniers" de l'US Concarneau en D4 et D3. Et avant d’arriver ici (à La Vitréenne, NDLR), j’ai eu deux vies qui tournent autour du sport. 

 

Après des études en STAPS (sciences et techniques des activités physiques et sportives, NDLR) à Rennes, j’ai eu la grande chance à 20 ans d’intégrer le Brest Armorique sur un contrat stagiaire pro qui a débouché sur un contrat professionnel. J’ai passé 6 ans à Brest entre Ligue 1 et Ligue 2. Après j’ai eu un parcours où j’ai voyagé un petit peu : j’ai passé 6 mois à Châteauroux suite à la liquidation du Brest Armorique en 1991. De là j’ai intégré le Paris SG pendant 1 an. Du PSG comme je n’ai quasiment pas joué et que ce qui me manquait c’était le rectangle vert, j’ai demandé à être prêté et j’ai fait une saison à Valenciennes en Ligue 2. C’est une saison où j’ai fait 40 matchs sur 44, donc j’ai retrouvé le terrain et le plaisir. De là j’ai signé 2 ans à Guingamp, une première année en Ligue 2 et on fait la montée en Ligue 1 en 94/95. L’année de Ligue 1 j’ai malheureusement subi une blessure pendant 6 mois avec un problème de pubalgie. Derrière ça j’ai fait un dernier contrat à Saint-Brieuc en Ligue 2.

 

 C’est donc onze années dans le monde professionnel, un parcours qui m’a amené à beaucoup voyager en France. Malgré tout je reste quand même marqué par deux clubs : le Brest Armorique, le début de l’aventure en pro avec Paul Le Guen, (Roberto) Cabañas, Michel Sorin sous la houlette de Slavo Muslin et de Nedeljkovic (conseiller technique, NDLR) et puis après mon année à Paris qui m’a marqué parce que je me suis entraîné tous les jours avec des grands noms : Valdo, Ricardo Gomes, (David) Ginola, (George) Weah, Bernard Lama. Il y avait du très beau monde, donc aussi une année très difficile parce que la concurrence est déjà là. J’ai eu la chance de participer en tant que remplaçant au quart de finale historique face au Real de Madrid au Parc des Princes (match en Coupe de l'UEFA en mars 1993 victoire 4 - 1 du Paris SG après une défaite 3 - 1 à l'aller, NDLR).

Maintenant je suis surtout content de ces onze années professionnelles à côtoyer différents groupes, différents joueurs, différents entraîneurs. Ça a sans doute contribué à préparer ma seconde vie en tant qu’éducateur et entraîneur.  A la liquidation de Saint-Brieuc en 1997, je me suis retrouvé à l’AS Vitré en tant qu’ex-pro, toujours joueur, pas encore entraîneur mais en train de préparer mes diplômes pour la suite. Ayant passé mes premiers niveaux de diplômes d’entraîneurs, j’ai pu prendre la direction de l’équipe de l’ASV dans le début des années 2000 (2002, NDLR) en CFA2 et puis on a vécu quelques années entre la CFA et la CFA2 et j’y suis resté jusqu’en 2011. Là je suis parti pour une aventure de 2 ans à l’ES Bonchamp, en Mayenne, au niveau DH.

 

Ce choix peut paraître un peu « bizarre » de passer de la CFA/CFA2 à la DH. 

Il faut savoir aussi que dans notre monde amateur aujourd'hui, un poste d’entraîneur à plein temps ne court pas les rues. Je ne souhaitais pas forcément me délocaliser énormément, Bonchamp était aussi une opportunité et un challenge intéressant. J’y ai fait deux belles années.

De là j’ai retrouvé un projet sur La Vitréenne, à l’époque piloté par Nicolas Tiriot et Éric Lamiré. Je suis arrivé ici durant la saison 2013/2014. Aujourd’hui je suis sur un poste de manager général qui englobe beaucoup de choses, mais justement c’est cette diversité du travail dans la semaine qui m’intéresse : il y a du terrain, de l’administratif, des échanges avec la Ligue, la Fédération, le District, mais aussi la ville, les services techniques et la presse donc je balaye assez large. Avec un poil d’expérience maintenant tout cela m’intéresse, surtout d’animer l’équipe des éducateurs et de continuer d’animer les bases de la structure. 450 licenciés ce n’est pas rien pour un club comme le nôtre, avec un seul salarié mais de nombreux bénévoles, de nombreux joueurs et dirigeants investis. Il faut aussi s’enorgueillir de cette structure féminine qui marche très bien, on est un des seuls clubs du département à proposer tous les niveaux de catégorie. Je voudrais vraiment insister sur le côté féminin, qui a été un vrai choix de La Vitréenne en 2012 de s’engager dans le football féminin, un peu à l’opposé de nos voisins de l’AS Vitré qui ont été un petit peu contraints et forcés par les règlements de la Fédération. 

 

Vous êtes à La Vitréenne depuis 2013, qu’est-ce qui vous a amené dans ce club en particulier ? 

C’était une opportunité à la sortie de Bonchamp où les choses faisaient que le renouvellement traînait un petit peu. C'était aussi l’opportunité de se rapprocher de la ville où j’habitais, où mes enfants étaient scolarisés et donc un peu moins de déplacement. Et puis inévitablement la rencontre avec Nicolas Tiriot (président de La Vitréenne de 2012 à 2021, NDLR) qui a été un des principaux artisans de ma venue et avec lequel j’ai développé beaucoup de complicité pendant de nombreuses années, puisqu’il a quitté la présidence il y a peu.

 

Quel est votre rôle au sein de La Vitréenne ? 

J’ai toujours eu, même si ce n’était pas identifié comme ça, ce rôle de manager général pour m'occuper de la mise en place de la politique du club. Sur les premières années j’étais beaucoup axé sur les Sénior, ce qui correspondait déjà pour moi de l’équipe A à l'équipe C. Je suis un entraîneur, mais aussi un formateur, éducateur dans l’âme je pense. La formation m’intéresse, accompagner les jeunes, les développer. Aujourd’hui le projet de La Vitréenne c’est de développer les jeunes pour qu’à terme ils intègrent nos équipes fanions. On est sur un niveau moyen de Ligue aujourd’hui, l’objectif c’est de retrouver le premier niveau de Ligue dans un premier temps, donc la Régional 1. Pour cela il faut développer nos jeunes sur des gros niveaux départementaux, voire sur des niveaux régionaux. Tout cela est en cours dans un projet où on s’aperçoit qu’entre Argentré-du-Plessis, La Guerche-de-Bretagne, Châteaubourg et l’AS Vitré, on est dans un secteur de plus en plus concurrentiel. A nous d’affirmer nos points forts et c’est pour cela que je travaille en collaboration avec notre coordinateur sportif, Gilbert Boisramé, sur l’animation et la construction de tous ces organigrammes, que ce soit des éducateurs, des dirigeants, des bénévoles, des arbitres, il y a un gros travail de fond pour animer ces 450 licenciés. 

 

Comment voyez-vous votre futur dans ce club ? 

Moi je suis bien ici, je travaille dans une bonne ambiance. Forcément, on se rend compte aujourd’hui que le foot amateur a des difficultés, que ce soit dans l’arbitrage bénévole, dans l’accompagnement au niveau du covoiturage. On s’aperçoit que les années Covid ont un petit peu changé le mode de fonctionnement. Aujourd’hui, certains passionnés de foot se sont peut-être aperçus qu’il y avait une autre vie que le football, une vie pas dédiée pour trente dimanches par an au football. Tout cela devient un peu difficile à gérer, tous ces à-côtés, ces envies d’ailleurs. La pratique devient parfois un petit peu trop occasionnelle. Nous on cherche à travailler dans la continuité, quand on part sur un championnat, on part sur vingt-deux matchs. On a des problématiques d’absences, d’envies d’autres choses et il faut le coordonner, essayer de tout optimiser. Je le dis toujours : pour que le week-end se passe bien, il faut que la préparation dans la semaine ait été faite avec beaucoup de communication, beaucoup d’échanges entre nos dirigeants, nos entraîneurs.

Je crois qu’aujourd’hui, à l’image des réseaux sociaux, La Vitréenne a dû se mettre à la page du jour, dans l’ère du temps, s’adapter. Mais je demande aussi aux éducateurs de mettre en place un cadre et à nos licenciés d’évoluer dans ce cadre-là. Le maître-mot c’est l’adaptation, mais ça ne peut pas aller que dans un sens. Nous aussi les éducateurs, on a besoin de retour et d’investissements réguliers de nos pratiquants. 

 

Quel est l’entraîneur qui vous a le plus marqué dans votre carrière de joueur pro ? 

Tout d'abord, étant pensionnaire en 6ème au Likès (collège-lycée) de Quimper, j'ai été marqué par mon prof de sport, M. Trianton, qui m'a initié et accompagné sur mes premiers entraînements structurés. Puis il y à bien évidemment celui de mes débuts, celui qui m’a lancé dans le monde pro, et peut-être qu’il y a un petit à priori là-dessus, mais c’est Slavo Muslin à Brest, en tandem avec Zarko Nedeljkovic. C'est l'entraîneur qui m'a lancé en Ligue 1, dans un rôle de "supersub" tout d'abord, puis j'ai réussi à prendre une place de titulaire lors de la saison 87/88 dans un rôle d'ailier de débordement, dynamiteur, centreur. Avec à la réception des joueurs tels que Gérard Buscher, Roberto Cabañas, Ronan Salaün, David Ginola, Bernard Ferrer...

 Et puis, je vais peut-être dériver un peu, mais j’ai deux présidents qui m’ont fortement marqué, c’est François Yvinec à Brest, et Michel Denisot à Paris. Ils étaient très proches des joueurs, toujours à l'écoute et soucieux de nous mettre dans de bonnes conditions. 

 

Vous avez donc vécu ce quart de finale retour de C1 de mars 1993 au Parc des Princes face au Real Madrid, qu’avez-vous à raconter sur cette soirée ? 

 

Le match était mal embarqué et je suis parti m’échauffer. J’étais derrière le but où Ginola a réussi sa demi-volée, j’étais aux premières loges sur ce but-là. Après ce sont les prolongations, l’intensité et la dramaturgie qui montent, pour un final heureux sur cette tête d’Antoine (Kombouaré) sur la fin. Après c’est une fête mémorable, pris par l’évènement, cette joie que peut-être seul le sport sait amener à cette intensité-là. 

C’était un bon groupe, il ne faut pas comparer au football d’aujourd’hui. Je me retrouve beaucoup plus dans le football de cette période-là, sans doute parce que je l’ai vécue, mais aussi parce qu’il y a beaucoup de dérives aujourd’hui liées à l’argent, aux réseaux sociaux et au paraître. Mais cette soirée fait partie des grands souvenirs, Ça reste des moments, des matchs particuliers dans une carrière.

 

Selon vous, quel est votre plus beau but ? 

Si on parle de plus beau au niveau esthétique, je l’ai marqué quand j’étais encore dans mon club d’origine à La Forêt-Fouesnant. Je devais avoir 16 ans mais je jouais déjà en senior. Ça devait être sur un terrain de foot à Tréméoc ou Tréogat. Malheureusement ce but-là n’a pas été filmé. 

Après mon but peut-être le plus important, c’est toujours avec le Brest Armorique sur une victoire contre le LOSC, on gagne 1 – 0, je marque sur une frappe de vingt, vingt-cinq mètres. Je dirais que ce n'est pas forcément le plus beau mais c’est le plus important parce que ça faisait trois points derrière. 

Après, plus jeune, en amateur à Concarneau j’étais très buteur puis je me suis transformé en homme de couloir, plus  dynamique, centreur, passeur, quand je suis arrivé à Brest, parce que y avait aussi des Coco Martins, des Ronan Salaün, des (David) Ginola, des Gérard Buscher, des (Roberto) Cabañas dans l'axe. Donc j’étais peut-être plus un pourvoyeur de ballon, mais j’ai toujours vécu le football hors des statistiques, dans un accomplissement collectif. C’est comme cela que je voyais les choses.

 

Que représente la Bretagne pour vous ? 

La Bretagne, c'est l'enracinement, la famille. C'est après avoir voyagé du côté de Châteauroux et Valenciennes que j'ai pris encore plus conscience de la qualité de la vie en Bretagne. La qualité de la pierre, de l'air, le bord de mer et les mentalités. 

A Vitré, j'ai habité rue Maurice Marchal, qui est le créateur du drapeau breton. C'est un drapeau de région qui est l'un des seuls à être identifié un peu partout dans le monde lors des grands évènements sportifs par exemple et on doit en être fier. 

Moi je suis Finistérien d’origine, hormis mon passage à Valencienne, Châteauroux dans ma carrière, je n’ai pas beaucoup bougé de ma Bretagne. Je suis très fier d’être Breton et de participer a l’évolution et l’essor de ce foot-là. Je dis toujours qu’en Bretagne, on est des très bons gestionnaires parce que quand on a 1€, on dépense 1€, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres régions de France, et on essaye d’optimiser cet euro-là.

 

Est-ce que l’équipe de Bretagne de l’époque s’est rapprochée de vous ?

 

J’ai fait un match avec l’équipe de Bretagne, mais c’était du futsal et on a joué contre les États-Unis (en 1988, victoire 6 buts à 2, dont un but de Joël Cloarec, NDLR). C'était plus un rassemblement de quelques joueurs professionnels bretons qu'une vraie sélection. 

A l'époque, le futsal n'était pas développé comme aujourd'hui. J'ai toujours considéré que le futsal était un très bon complément au football à onze. En jouant en intérieur, le joueur touche bien plus souvent le ballon et travaille son rapport au ballon et à l'espace. J’ai encore le maillot à la maison.

 

Quelle autre région vous a marqué ? 

Lors de mon année à Valenciennes, j'ai de grands souvenirs de notre intégration avec Stéphane Le Garrec, dans une région qu'on découvrait et qui plus est dans un contexte très particulier, juste après l'affaire VA/OM. Cette région du Nord nous a accueilli chaleureusement et les valeurs des "Ch'tis" sont très proches de celles des Bretons. L'un de mes souvenirs ancrés dans ma mémoire reste les chants de nos supporters valenciennois qui nous encourageaient et remerciaient alors que nous vivions une saison noire au niveau sportif, terminée par une relégation. 

 

Quelle est le meilleur souvenir dans votre carrière ? 

Sur la durée j'ai heureusement énormément de bons souvenirs, ils sont relatifs aux différentes étapes de mon parcours sportif. Dans le monde universitaire, ce sont deux titres de champion de France Universitaire avec le STAPS  de Rennes et la participation aux Universiades 87 (une compétition mutli-sports universitaire internationale, NDLR) à Zagreb, avec des matchs de poules contre le Japon, l'Uruguay et l'Allemagne. 

Dans le monde amateur, c'est la victoire avec l'US Concarneau au Moustoir en Coupe de France contre l'US Montagnarde, le rival de l'époque, qui nous propulsait en seizième de finale (saison 1985/86, NDLR). Avec l'AS Vitré, ce sont les trois épopées de 2003, 2006 et surtout 2009 en Coupe de France. Le parcours de 2009 est particulièrement marquant car on réussit à éliminer trois clubs de troisième division, Louhans-Cuiseaux FC, l'Aviron bayonnais FC et l'US Créteil-Lusitanos, pour aller défier le CS Sedan, alors pensionnaire de deuxième division, dans leur nouveau stade. 

Mon meilleur souvenir dans le monde professionnel reste la montée en D1 par les barrages contre le RC Strasbourg en 88/89 avec le Brest Armorique. Une sorte d'aboutissement grandiose d'un long chemin en D2. La récompense d'une bande de potes. La montée avec l'EA Guingamp lors de la saison 94/95 fait également partie des moments pour lesquels on joue au foot. Emotionnellement, ce sont deux moments de communion exceptionnelle pour le groupe et avec nos supporters.

 

Et le pire souvenir ? 

Le pire moment restera à jamais la liquidation du Brest Armorique en décembre 1991 (le club est relégué administrativement en troisième division, NDLR). Brest était devenu une référence pour la qualité de son centre de formation et nous prenions chaque année une place grandissante dans le football français. 

 

Aujourd’hui, si vous pouviez faire venir un joueur à La Vitréenne, qui choisiriez-vous ?

Quand on me demande quel est le joueur qui m’a marqué, je parle de deux joueurs. Il y a Roberto Cabañas, à Brest, pour ses valeurs, son niveau et sa valeur de joueur mais aussi ses valeurs humaines. Et puis Valdo au Paris SG, parce que là c’était un petit personnage au service du collectif. J’en reviens beaucoup à ces valeurs-là, de générosité, de collectif parce que ce sont des valeurs qui se perdent aujourd’hui à travers toutes les statistiques où ça devient très égocentré, individualiste. On ne parlait pas à l’époque de nombre de passes décisives, de nombres de passes réussies, de nombres de passes réussies vers l’avant. On ne parlait pas de tout ça et on n'était pas pollué par tout ça, on jouait simplement l’un pour l’autre et c’est ce football là que je cherche à faire revivre trente ans plus tard mais dans un contexte très différent qui ne semble pas naturel pour les jeunes générations.

 

Quel est selon vous le plus grand maillot que vous avez en votre possession ? 

Tout de suite je pense au déplacement à la Juventus Turin (demi-finale de Coupe de l'UEFA en 1993, NDLR). On était 17 joueurs à monter dans l’avion, et malheureusement ce coup-là je me retrouve en tribune. Et j’ai toujours en tête ce geste de Bruno Germain, titulaire à l’époque qui avait échangé son maillot avec l’un des joueurs de la Juventus et qui me l’a offert. Alors il n’y a pas de nom dans le dos du maillot, mais j’ai un maillot historique de la Juventus de cette année-là, avec le numéro 14. (après recherche, il s’agit de celui d’Alessandro Dal Canto, NDLR) 

 

Lien de l'interview complète :  https://ballonsronds.blogspot.com/2023/04/entretien-avec-joel-cloarec.html?m=1

 

Un grand merci à Ballons ronds pour son article !

 

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